|
|
|
|
Le logo
des éditions Donner
à voir, c'est une
fenêtre. Au hasard, des amis,
des artistes rencontrés ici
et là ont consacré un
peu de temps et un coin de table pour
nous dessiner une fenêtre (un
mouton, c'était déjà
fait !). Et puis, au fil de nos lectures,
nous avons aussi vu à travers
les fenêtres des poètes.
Nous vous livrons ici nos découvertes.
Les œuvres restent la propriété
de leurs auteurs, cela va sans dire,
mais va encore mieux en le disant. |
|
|
|
aussi
loin que
tu puisses – la – comprendre
elle est un
dehors
aussi prêt que tu
puisses t'y perdre
elle est un
dedans
au rebord – de la fenêtre –
ce qui unit ce qui sépare
ne te penche pas – trop
Corinne
Le Lepvrier
Poème publié
en 2012, in La femme elles je, éditions
Rafael de Surtis.
|
|
|
|
Photo Yves Monteil prise au Sénégal |
|
même fermée
le bleu continue son voyage
pendant que l’ocre
happée de ciel
cherche une fuite au sablier
|
|
un gond
traverse le paysage
pour révéler l'emprise du réel
l'aplat des canicules fauves sur nos désirs d'enclumes
et notre soif d'averse
Psoletti |
|
|
|
fenêtre sans battant
passage au temps ouvert
à l'intime du lieu
abreuvé de soleil
lumière minérale
l'ombre caresse bleu
ta lumière intérieure
Fabienne Thomas
J'ai toujours voulu savoir ce qui se trouvait
Derrière la fenêtre, petit panneau bleu carré.
J'ai toujours voulu apprendre ce qui était caché
Par-delà ce carreau, fenêtre aux oubliés.
Mais j'ai gaché mon temps, il a fui depuis lors
Fabuleux invisible, mystérieux trésor.
J'ai attendu qu'il s'ouvre, petit panneau bleu
Mais j'aurai dû passer et garder mes aveux.
La déception est grande pour qui veut regarder
Par-delà les images et les préjugés.
Il est des ouvertures, opaques ou recouvertes,
Qui laissent tout entrevoir, sans jamais laisser naître.
Alors adieu fenêtre, petit panneau carré
J'ai tant aimé te voir, aimé te regarder.
J'aurais vendu mon âme en échange d'un regard
Par ton fin cadre clos, mais il est bien trop tard ...
Véronique Vanet |
|
|
|
|
A la Poste de Chinguetti, Mauritanie.
Photo Yves Monteil |
|
|
|
Les rails du soleil traversent
des gares pleines d'ombre
où le sable du désert
dort dans des fenêtres.
Un postier parfois
descend de sa locomotive
ramasse tout ce fourbis
pour aller le jeter à la mer.
Parfois des pêcheurs prennent
une fenêtre la frottent et la débouchent :
le sable se réveille et leur caressant la joue
leur montre un paysage à se frotter les yeux.
Bernard Morens |
|
Les lourds battants du jour
que je m'efforçais de pousser
tirer
d'ébranler
d'un coup d'épaule puissant comme une fleur
tu les as écartés.
Bernard Morens |
|
|
|
|
|
|
deux arbres enlacés
au jour qui va
chuchotent des légendes
anciennes
intimes et discrets
je les entends
de l'aurore à l'heure bleue
parler au vent
de secrets millénaires
que seuls les arbres connaissent
le récital éternel
appelle les saisons
au soleil
ou à l'ombre
et parfois sous une pluie
d'aurores boréales
leurs chuchotements secrets
m'enchantent tellement
que je m'active depuis
à décrypter leurs chants
(Ce poème nous a été confié par son auteur)
Monique (Marie Juliette) Benoit.
Déjà publiée (La mer au fond de nous)
Poèmes du lendemain,
Écrits des Forges 2000,Québec |
|
À
une fenêtre vu d'en bas
O battants capricieux
qui dosez ma vie
selon la largeur variable d'un rectangle !
Ce matin
quelle va être votre générosité ?
Gisèle Prassinos - Le ciel et la terre se marient.
Editions Ouvrières (Enfance Heureuse), 1979.
|
|
|
Photo de Daniel Clérembaux retravaillée par Alain Boudet |
|
|
|
Fenêtre de Calixte, illustrant
Le temps étoilé, de Liska
© l'épi de seigle 1999 |
|
Pousser de l'épaule
défoncer la terre noire
déplisser un à un les pétales
du poing desserrer la poignée.
Se ramasser.
Pousser par la fenêtre
un grand cri de vertèbres…
Bernard Morens |
|
|
|
|
|
|
|
|